Sylvie Goulard : « L’euro : 20 ans, et après ? »

 

Sylvie Goulard : « L’euro : 20 ans, et après ? »

Déjeuner-débat du 2 avril 2019

Sylvie GOULARD a traité trois thèmes :

1/ Une expérience unique de stabilité.

Lorsqu’ils ont créé l’euro, les Etats membres ont adopté une monnaie unique, mais ont voulu conserver leur responsabilité propre en matière budgétaire et sociale. Le « policy mix » n’a donc pas pu fonctionner pleinement.

Mais l’euro a de fait été un succès en assurant la stabilité des prix et en devenant une monnaie de réserve internationale (la deuxième, entre 20 et 25%, derrière le dollar). Il bénéficie d’un large soutien (plus de 70%) de l’opinion publique dans tous les Etats qui en sont membres.

Créé comme irréversible, il a vocation à accueillir tous les Etats membres de l’Union européenne (sauf le Royaume-Uni et le Danemark).

 

2/ Des défis à relever.

  • Démographie : le part de la population de l’Union européenne dans la population mondiale, qui était de 21,5% en 21950, serait ramenée à 5,4% en 2050.
  • Technologie : l’UE est en retard dans le numérique, l’intelligence artificielle.
  • Climat : l’UE est en pointe, mais les besoins de finance verte sont considérables.
  • Diplomatie : l’UE face à la stratégie des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie.

 

3/ Des chantiers lourds.

Voir la problématique et les objectifs présentés dans le rapport des Cinq Présidents (juin 2015).

L’UE avait promis la prospérité et la convergence ; on a assisté à une divergence entre les Etats membres du Nord et ceux du Sud et à la formation d’importants déséquilibres macroéconomiques.

Aucun pays ne dispose d’un modèle pour toujours gagnant : voir l’Allemagne face aux transformations de l’automobile.

Le premier objectif doit être de cesser de diverger et de retrouver la convergence.

Il faut aussi achever la consolidation de l’union bancaire : supervision des banques non-principales ; garantie des dépôts.

Il faut renforcer le rôle international de l’euro : vendre en euros ; intégrer les systèmes de paiements ; instaurer un « safe asset » (émis par un Trésor européen, ou panier d’obligations des Etats membres)

 

Conclusions :

  • Le Brexit consacre l’échec de la stratégie du Royaume-Uni, qui n’a pas voulu entrer dans l’euro parce qu’il n’y disposait pas du « driving seat ».
  • L’euro est un projet profond, pour lequel les responsables politiques des Etats membres ont attaché un grand prix.

Quand ?

2/04/2019

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